4 novembre 2010

La confiture de la conscience

(titre emprunté à Eunice)

À Bruxelles, il y a des tas de marchés dans la ville sur les places publiques, généralement le dimanche, avec plein de fruits et légumes frais. Depuis que j’y fais mes courses, je ne peux plus supporter les néons de supermarchés et leurs légumes en plastique !
Depuis quelques semaines, je passe de temps en temps par le marché du mercredi soir près de mon travail vers l’heure de la fermeture. Il y a des fermiers ou marchands qui balancent des tas de fruits et légumes parce qu’ils sont un peu abîmés ou qu’ils ne dureront pas jusqu’au prochain jour de marché. De temps en temps, j’ai pris un melon, une orange ou un brocoli pour le soir même ou le lendemain matin. Il y a une semaine, je passais là avec une amie, et on a vu un marchand abandonner une vingtaine de caisses de melons et d’ananas. Elle en prend 5 ou 6, vu qu’elle habite dans une colocation immense, et moi j’en prends 2, parce que je ne peux pas en manger plus en une semaine… Toute la semaine, je n’arrête pas de penser à ces melons gaspillés (et délicieux) et je me dis que j’aurais bien pu en faire des confitures ; ou n’importe quoi pour les sauver d’une mort inutile.
Après quelques recherches dans mes placards, je trouve assez de petits pots de verre pour faire de la confiture. Le dimanche, je vais vers 14h15 au grand marché du Midi, où on trouve autant de fruits et légumes que de chaussettes et fer à défriser. Je traine dans les alentours des caisses abandonnées, et je remarque que je ne suis pas la seule à tenter de repérer les fruits en bon état. Je commence par ramasser quelques pommes, des poivrons jaunes, des radis. Puis je trouve un mec qui range sa marchandise dans son camion, et je lui demande s’il jette ce qu’il reste. De son propre chef, il me refourgue une caisse entière de prunes et une entière de melons dans les bras. J’étais accompagnée d’une couchsurfeuse qui m’a aidé à porter tout ça.

Pour le plaisir des yeux...

En rentrant, je me rends compte que mes melons ne sont pas assez mûrs pour en faire une confiture : il les jetait parce qu’ils étaient abîmés à la surface, et qu’en mûrissant ils se seraient encore plus abîmés. Qu’à cela ne tienne, j’ai au moins 3 kilos de prunes ! J’emprunte une balance à ma propriétaire, j’achète du sucre, et me voici suivant ma recette à la lettre. J’avais un peu peur de toute l’histoire de la stérilisation, mais en fait, c’est très facile : j’ai bien savonné les pots à l’eau chaude, et je les ai laissé sécher sans les essuyer. Puis, après les avoir remplis de confiture brûlante, je les ai bien fermés et je les ai posé sur leur couvercle jusqu’à refroidissement. Les pots étaient parfaitement scellés après ça, la petite pastille sur le couvercle en étant témoin.


Ce week-end, je m’attaque à une confiture prune-melon-pistache trouvée sur internet, puisqu’il me reste encore des kilos de fruits !

8 commentaires:

  1. Miam miam je veux y gouter!!
    Je suis vraiment contente de ton initiative et c'est merveilleux que tu aies pu prendre conscience de tout ce gaspillage qui se produisait!!!! Keep eating fruits and vegetables because they're so good :D

    RépondreEffacer
  2. Le nom exact m'échappe, mais il y a un mouvement de gens qui mangent principalement la nourriture jetée dans les containers mais qui est encore bonne, c'est Steph Laoun qui m'en avait parlé au printemps je crois... Mais elles ont l'air trop bonnes, ces confitures!

    RépondreEffacer
  3. ca s'appelle les "dumpster" en anglais ou "poubelleariens" en francais. Miam Miam :) tu nous en ramène si ta valise n'est pas trop lourde(pour aller avec mes pains :) )?

    RépondreEffacer
  4. ONE WORD: FANTASTIC!!! Amène moi en svp!!

    PS: J'ai aussi du beurre et du sirop d'érable si tu es en manque de nourriture québécoise ;)Gracieuseté de Josiane.

    RépondreEffacer
  5. Oups, ma valise sera sûrement trop pleine. Je vais sûrement les offrir ici et là à Bruxelles. Mais qu'à cela ne tienne, on renouvellera l'expérience à Montréal! C'est tellement gratifiant, en fait, d'avoir le résultat directement sous les yeux, avec ces petit pots tout mignons.

    RépondreEffacer
  6. Au moins toi tu as des marchés d'ouverts le dimanche. À Barcelone ya pas un marché ou une épicerie d'ouverte!

    RépondreEffacer
  7. Eh Djieu. Les blancs vont nous tuer !
    Au Burkina Faso, tu vas chez le libanais du coin et il a de la confiture Aïcha en pot, déjà préparée.
    Il n'y a pas de libanais à Bruxelles !?

    RépondreEffacer
  8. Eh Djeu! "Lanonyme"! Visiblement je suis la seule libanaise de Bruxelles: obligée, donc, de fournir la confiture au village entier!

    RépondreEffacer